Les 37 élèves de l’école Notre-Dame-du-Cap de Cap-Saint-Georges, sur la péninsule de Port-au-Port, termineront leur année scolaire dans les locaux de l’école anglophone voisine Our Lady of the Cape. Tout sera mis en oeuvre pour que les classes reprennent le 25 mars.
Cette relocalisation a été rendue nécessaire par l’ordre donné le jeudi 14 mars par le ministère des Transports et des Travaux publics de fermer l’école Notre-Dame-du-Cap dans les meilleurs délais pour des raisons de sécurité. Un rapport d’examen de la structure du bâtiment par la firme d’ingénieurs Wood, de Corner Brook, diffusé le même jour, a motivé cette décision gouvernementale.
Dans son rapport, la firme Wood écrit :
« La demande d’effectuer un examen de la structure du bâtiment est en réponse à des préoccupations exprimées par ses occupants (…). Les indices de l’augmentation de la détérioration des conditions de l’édifice ont été observés au cours des 8 à 10 derniers mois. » (notre traduction)
(Images extraites du rapport montrent les dommages observés à l’édifice qui accueille l’école Notre-Dame-du-Cap.)
Le CSFP rencontre la communauté
Réunis au Centre des Terre-Neuviens français le lendemain de cette annonce, une cinquantaine de membres de la communauté, le personnel de NDC et les représentants du Conseil scolaire francophone provincial (CSFP) se sont entendus sur cette solution temporaire.
L’autre option sur la table, soit de transporter les élèves à l’école Saint-Anne de la Grand-Terre, où les élèves de Cap-Saint-Georges de la 9e à la 12e année vont déjà, a été rejetée par tous les partis pour des raisons de sécurité, d’une part, car cela entraînerait de longs trajets d’autobus pour les élèves plus jeunes. D’autre part, les parents ont fait clairement savoir qu’un tel déplacement risquait de leur faire perdre le droit d’avoir une école francophone à Cap-Saint-Georges.
Déménagement et ajustements
Les préparatifs du déménagement commencent dès aujourd’hui, le 17 mars, par des pourparlers entre les dirigeants du CSFP, la direction de NDC et leurs homologues anglophones sur le partage des espaces communs au sein de l’établissement Our Lady of the Cape, comme le gymnase, la cafétéria et la cour d’école. Les classes réservées au personnel et aux élèves de NDC seront situées dans le sous-sol de l’établissement.
« Pour assurer l’éducation en français langue première, c’est important que nos élèves puissent à un espace qui leur est réservé », fait savoir la présidente du conseil d’école de NDC, Samantha Hinks Benoit.
Le personnel enseignant doit se retrousser les manches et faire preuve de créativité pour assurer la réussite scolaire des jeunes. « En attendant d’intégrer le nouvel espace, mon équipe et moi avons prévu des activités pédagogiques pour garder les jeunes stimulés », a indiqué au Gaboteur le directeur de l’établissement David Vigneault.
Le personnel de NDC rencontrera les élèves ce mercredi 20 mars au Centre des Terre-Neuviens français pour faire le point. « On croise des élèves dans la communauté et ils sont inquiets. Ils se demandent ce qui se passera avec leur école », a fait savoir monsieur Vigneault. « L’école, c’est une grosse partie de leur vie », a-t-il poursuivi, impressionné de l’attachement qu’ils ont développé pour leur école. Ce dernier espère pouvoir reprendre les cours dans une semaine, soit le lundi 25 mars.
Solution temporaire
Le choix de déménager dans l’école anglophone voisine a été prise lors d’une réunion convoquée par le Conseil d’école de NDC, formée par de parents, d’enseignants et la direction, et qui a précédé la consultation publique en présence des représentants du CSFP, sa directrice générale Kim Christianson et son directeur général adjoint Peter C. Smith.
« On leur a fait part de la solution qui nous semblait la meilleure et on s’est assuré que les parents étaient d’accord avec cette proposition », a dit la présidente du conseil d’école pour Notre-Dame-du-Cap, Samantha Hinks Benoit, rejointe par téléphone au lendemain de la rencontre.
« Temporaire » est toutefois le message clairement envoyé au CSFP par les participants à la consultation publique du 15 mars. « C’était une exigence de la communauté. On accepte seulement si on a la garantie que c’est temporaire », a précisé madame Hinks Benoit. Le directeur David Vigneault a pour sa part noté que la communauté « tient surtout à l’institution francophone, mais pas à l’édifice. » D’ailleurs, lors de la réunion de vendredi, les membres de la communauté ont fermement exprimé leur souhait d’avoir une nouvelle école.
L’école Notre-Dame-du-Cap logeait, jusqu’au 14 mars, dans un bâtiment préfabriqué construit en 1976. « C’était aussi un lieu temporaire. Ça fait quarante ans, et il est toujours ici », a fait remarquer la présidente du conseil d’école Samantha Hinks Benoit.
Un texte de Marilynn Guay Racicot. Photos : courtoisie. Plus de détails à venir dans l’édition du 25 mars 2019.
Le rapport Wood
Le Conseil scolaire francophone provincial de Terre-Neuve-et-Labrador (CSFP) a rendu public le 14 mars le rapport d’inspection de la structure de l’école Notre-Dame-du-Cap effectué par la firme d’ingénierie Wood en février dernier et qui a conduit à la fermeture de cette école.
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