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Le drapeau jaune et bleu flotte devant l’hôtel de ville de St. John’s 

Plus de 200 personnes ont manifesté leur solidarité avec le peuple ukrainien devant l’hôtel-de-ville de la capitale de Terre-Neuve-et-Labrador, le 26 février dernier. Depuis, son drapeau jaune et bleu flotte devant l’édifice, rappellant aux passants le drame vécu par son peuple, si loin, si près. 

Solidarité avec l’Ukraine 

Jacinthe Tremblay

IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur

Les manifestations devant l’hôtel de ville de St. John’s sont assez courantes. Malgré la colère qui galvanise généralement les participants – contre le piètre déneigement des trottoirs, par exemple-, l’atmosphère est souvent joyeuse et les participants en profitent pour piquer une jasette ou célébrer des retrouvailles dans un pub à proximité. Pas cette fois! 

Un silence lourd régnait parmi les gens ayant répondu à l’appel lancé quelques heures plus tôt par ses organisateurs, avec le soutien actif de la conseillère Maggie Burton et du maire Danny Breen. Seuls des klaxons activés par les automobilistes, solidaires, à leur manière, de la lutte pour la liberté du peuple ukrainien, sont venus interrompre l’écoute attentive des allocutions prononcées sur le parvis de l’édifice.   

Plusieurs enfants ont aussi pris part au rassemblement. Photo: Alick Tsui
Le message était fort et clair, et en plusieurs langues: «Solidarité avec l’Ukraine» peut-on lire dans la langue de Molière. Photo: Alick Tsui
Stand with Ukraine
Brian Cherwick. Photo: Alick Tsui

Appuis précieux

Le musicien de descendance ukrainienne Brian Cherwick a remercié les participants venus à un très court avis manifester leur appui, malgré le froid et le vent.  «Pour nous, venir ici et nous tenir debout n’est rien en comparaison de la souffrance des gens là-bas maintenant», a-t-il noté. Pour sa part, la professeure de folklore à l’Université Memorial de Terre-Neuve-et-Labrador Mariya Lesiv a tenu à souligner l’importance de tels rassemblements pour le peuple ukrainien. «C’est un réel support psychologique pour eux de savoir que des gens de l’autre côté de l’océan, si loin de leur pays, pensent à eux», a-t-elle témoigné. Madame Lesiv parlait en connaissance de cause: plusieurs de ses proches, dont des membres de sa famille, sont actuellement en Ukraine.

Au terme de son allocution, au cours de laquelle elle a rappelé l’ampleur des besoins criants en nourriture, en vêtements chauds et en médicaments, Madame Lesiv a invité les participants désireux et capable de manifester leur soutien financièrement à faire un don à la Croix-Rouge. «En donnant ne serait-ce que 20$, vous pouvez aider une famille à se nourrir pendant deux jours», a-t-elle dit en exemple, précisant que le gouvernement canadien s’est engagé à verser l’équivalent des sommes recueillies par la Croix-Rouge jusqu’à concurrence de 10 millions de dollars. 

Rassemblement en solidarité avec l’Ukraine à St. John’s, le 26 février. Photo: Alick Tsui

Drapeau et hymne

Le drapeau hissé pendant le rassemblement a des caractéristiques bien particulières. Il a été offert au groupe musical de St. John’s Kubasonics après un concert présenté à Lviv, en Ukraine, en 2017. Il porte la signature de vétérans de la guerre au Donbas désireux, en offrant ce drapeau, de manifester leur gratitude aux Canadiens pour leur soutien à l’Ukraine.  

La cérémonie a pris fin par l’interprétation de l’hymne national ukrainien, entonné dans cette langue par Brian Cherwick et plusieurs participants d’origine ou de descendance ukrainienne vivant dans la province. Avant de livrer ses premières notes, il a tenu à en prononcer les paroles en anglais et à rappeler son histoire. 

«Ses paroles sont particulièrement concordantes avec la crise actuelle. Cette semaine, monsieur Putin a essayé de suggérer que l’Ukraine n’était pas un pays mais une construction imaginaire, constitué pas Vladimir Lénine après la révolution soviétique de 1917. Cependant, cet hymne ukrainien a été écrit en 1863, interprété pour la première fois en 1864, enregistré en 1910, enregistré aux États-Unis par les disques Columbia en 1916 et a servi d’hymne de l’Ukraine indépendante de 1917 à 1920. Il a à nouveau été adopté quand l’Ukraine a déclaré son indépendance, en 1991 [traduction libre]», a résumé monsieur Charwick, avant d’en présenter ces extraits: 

«Ni la gloire, ni la liberté de l’Ukraine ne sont mortes. La chance nous sourira encore, jeunes frères. (…) Pour notre liberté, nous donnerons nos âmes et nos corps et nous prouverons, frères, que nous sommes la nation des Cosaques». La foule s’est dispersée avec en tête ce message d’espoir auquel les Ukrainiens établis dans la province, leurs descendants et toutes les personnes réunies devant l’hôtel de ville s’accrochent ces jours-ci. 


Pour faire un don au Fonds de secours: crise humanitaire en Ukraine – https://donnez.croixrouge.ca/page/100227/donate/1


Brian Cherwick. Photo: Alick Tsui

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