David Beauchamp
Durant le jeûne du Ramadan, le repas consommé à la tombée du jour est nommé «iftar». Pour l’occasion de l’iftar qui conclut cette fête religieuse importante pour l’islam, un festin collectif est partagé entre famille et amis. Et c’est ce désir de partage communautaire qui a poussé le coordinateur du service Compas, Mehdi Jaouhari, à organiser cet événement.
«Le jeûne du Ramadan est un des piliers de l’islam. […] L’iftar est donc le repas traditionnel qui est familial ou communautaire et durant lequel on essaie de manger avec d’autres personnes qui partagent la foi», souligne-t-il au sujet de l’importance du partage du repas dans l’islam. Il ajoute que plusieurs personnes de confession musulmane ne pratiquent pas à la lettre la religion et ses dogmes mais que beaucoup font malgré tout le Ramadan pour reconnecter avec leur culture et leur religion, et donc leur identité.
Un événement à répéter
Mehdi Jaouhari s’est dit d’ailleurs enchanté par le taux de participation. Avec une vingtaine de personnes issues de huit pays différents, l’activité a attiré l’attention d’un groupe très divers: «Il y avait des gens afro-descendants et d’origine arabe ainsi que des gens non-musulmans», explique Jaouhari.
Au-delà le nombre de participants, le coordinateur du Compas ne manque pas de souligner sa satisfaction quant à la tournure de l’événement: «J’ai senti que les gens étaient ravis parce qu’ils pouvaient pratiquer leur culture et en être fiers malgré qu’ils soient dans un contexte doublement minoritaire en tant que musulman et francophone. On veut vraiment élargir l’espace et les possibilités d’un tel événement dans l’avenir», dit-il, enthousiaste quant à la pérennité d’une telle activité.
L’iftar fut aussi un moment privilégié d’échanges informels dans le but de renseigner les convives, notamment sur les questions d’accès à la justice en français. «Ces présentations étaient plus informelles et se voulaient essentiellement un partage d’informations. Après, il y a eu la rupture du jeûne à 20h10 environ et il y a eu du réseautage entre membres de la communauté et ça a permis à des nouveaux arrivants de se rencontrer et de se parler entre eux», ajoute Jaouhari sur les bienfaits sociaux que l’événement a suscité.
L’organisation de cet événement se fait également dans un contexte social marqué par certaines avancées en termes d’inclusion et de vivre-ensemble. Mehdi Jaouhari est optimiste pour l’avenir quant à l’ouverture que la province affiche en matière de lutte contre le racisme, spécifiquement l’islamophobie. Il cite en exemple la reconnaissance par la province du 29 janvier comme journée de commémoration de l’attentat de la Mosquée de Québec et de lutte contre l’islamophobie. Cette annonce a été bien reçue par le coordinateur du Compas et l’encourage à vouloir organiser des événements de plus grande envergure à l’avenir.
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