Cody Broderick
Les lecteurs réguliers du Gaboteur reconnaîtront peut-être le nom… Catherine Arsenault est une artiste de Baie-Comeau qui traduit en illustrations les aventures de Véronique Forbes dans leur série Carnet de voyages, une publication mensuelle qui apparaît dans la version papier du journal. Si vous avez aimé ses illustrations pour cette série, vous apprécierez son nouveau court-métrage, Débâcle, qui sera présenté au Nickel Film Festival le 16 juin prochain et qui emprunte un style similaire.
De la sculpture au cinéma
Après avoir obtenu un diplôme en arts plastiques à l’Université Laval à Québec, Catherine travaille habituellement avec des sculptures et des dessins, mais comme pour la plupart des gens, la pandémie a bousculé les plans et projets de l’artiste.
Si les différentes périodes de confinement ont repoussé Catherine à l’intérieur, loin du reste du monde, sa créativité, elle, ne connaît pas de limites. Sans accès à son atelier ni aux salles d’exposition, le seul endroit où la Québécoise pouvait travailler était à la maison sur son ordinateur. Une nouvelle opportunité s’est ainsi présentée: la possibilité de monter un film.
Financé par le Conseil des arts et des lettres du Québec et les municipalités régionales de comté de Manicouagan, son film Débâcle raconte le changement climatique tel qu’il est vu et vécu sur la Côte-Nord au Québec. À la recherche de la bande de glace, Catherine explique qu’au départ, elle avait prévu de capturer les bandes de glace qui s’accrochent normalement le long du littoral du fleuve Saint-Laurent près de chez elle. Ses plans ont cependant changé en raison de la chaleur que la région a connue ces derniers temps. «Finalement il [faisait tellement] chaud puis la température du fleuve est tellement augmentée que la bande de glace [ne] s’est pas formée».
Au lieu des bandes de glace, le court-métrage met donc en scène «la glace qui se forme, qui se casse, qui ressuscite et qui regèle», résume-t-elle. «Des mouvances du fleuve en hiver, c’étaient toujours en constant changement».
Le réchauffement climatique en nuances de gris
Débâcle ne documente pas le fleuve Saint-Laurent par l’entremise de photos ou de vidéos, mais par des dessins au crayon. Le film, qui dure une petite minute et demie, compte un grand total de 300 dessins, tous réalisés à la main.
Toujours prête à relever de nouveaux défis, en 2018 l’artiste avait décidé de se lancer dans un nouveau défi personnel de dessin quotidien avec un nouveau thème et médium à chaque mois. «Quand je suis arrivée à dessiner au crayon plan il y a vraiment eu un déblocage», explique-t-elle. «Ce n’est pas nécessairement noble comme technique – c’est les crayons de tous les jours – [mais] on peut aller trouver des volumes, des ambiances… ça a été mon coup de cœur!»
Quatre ans plus tard, Catherine maîtrise l’art du crayon et du papier. Elle fait ressortir toutes les textures et l’intensité des nuances de gris que le médium a à offrir.
Désormais, avec un film ajouté à son répertoire artistique, Catherine est prête à en apprendre davantage sur le montage de films et a déjà prévu d’en réaliser un autre à l’été 2023.
Son prochain film se déroulera à L’Anse-aux-Meadows et documentera les fouilles archéologiques de Véronique Forbes. Un projet à suivre l’été prochain!
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