Éric Cyr
L’homme, dont le père a fondé la Chambre de commerce de Fermont, est un ancien fonctionnaire fédéral qui a des racines acadiennes au Havre-Saint-Pierre. Il admet qu’il doit certainement être l’un des plus opiniâtres défenseurs de la langue de Molière parmi les francophones hors Québec. Celui-ci fait preuve de ténacité exemplaire depuis une mésaventure en 2000 où lui et sa conjointe ont pris un vol entre Montréal et Ottawa où il a commandé une boisson gazeuse à une agente de bord unilingue anglaise qui a été incapable d’offrir un service en français.
Constatant également que les annonces de vol faites par les membres d’équipage étaient aussi uniquement en anglais, il a demandé à parler au capitaine. À la suite de cet événement, des policiers l’attendent à son atterrissage dans la capitale fédérale où il habite. Se sentant lésé et voulant défendre sa réputation, le père de famille se bat depuis avec acharnement afin de s’assurer que les droits de la minorité linguistique au Canada sont bien protégés.
Des convictions inébranlables
Considérant qu’Air Canada est assujettie à la Loi sur les langues officielles en tant qu’ancienne société d’État et est donc tenue d’offrir ses services dans les deux langues officielles, monsieur Thibodeau et son épouse Lynda entament des démarches judiciaires et accumulent les plaintes auprès du Commissaire aux langues officielles contre le transporteur aérien.
Plus d’une décennie plus tard, en 2011, un jugement de la Cour fédérale leur donne raison en qualifiant de systémique les problèmes de non-respect de la loi par Air Canada qui a de façon répétée manqué à ses obligations en interprétant la loi de façon réductrice. La Cour d’appel casse partiellement cette décision en 2012.
Qu’à cela ne tienne, les deux irréductibles portent l’affaire jusqu’à la Cour suprême du Canada qui tranche finalement la question dans un jugement rendu en 2014 où Air Canada obtient gain de cause. Le plus haut tribunal statue que la Loi sur les langues officielles n’a pas préséance sur la Convention de Montréal qui régit déjà les dédommagements qui peuvent être exigés par les passagers de vols internationaux. La décision de la Cour suprême fait en sorte que les passagers n’ont droit à aucune compensation financière pour violation de leurs droits linguistiques sur des vols internationaux. Cependant selon l’interprétation de la plus haute instance judiciaire au pays, la violation des droits linguistiques sur les vols intérieurs peut donner droit à des dommages-intérêts selon la Loi sur les langues officielles.
Question de principe
Monsieur Thibodeau, qui souhaite s’assurer que la langue française et les droits de ses locuteurs soient respectés au sein de l’appareil fédéral, a récidivé jusqu’en Cour fédérale à propos de fontaines d’eau potable de la colline du Parlement à Ottawa dont les boutons métalliques ne comportent qu’une mention «push» et son équivalent en braille sans le «poussez» en français.
La Cour fédérale a conclu en novembre dernier que ses droits linguistiques avaient été brimés. Le Sénat du Canada ne portera pas la décision en appel. Selon M. Thibodeau: «C’est une grande victoire pour tous les francophones du pays. La Cour fédérale a répété, encore une fois, que les droits linguistiques existent et qu’ils doivent être protégés. Mon message aux francophones est celui-ci: il faut se tenir debout, il faut se battre et défendre notre droit de vivre en français dans ce pays qui est aussi le nôtre».
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Comment trouver votre chemin, en français
Terre-Neuve-et-Labrador est la province la plus anglophone de tout le Canada. Si certains anglophones du continent ont besoin d’aide pour naviguer à travers les nombreux dialectes particuliers que l’on trouve dans la province, pour ceux dont la langue maternelle est le français – qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs – le défi peut être encore plus grand. Heureusement, des efforts sont en cours pour que vous puissiez naviguer ici dans chacune des langues officielles du Canada.
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Comment faire face à ces inquiétudes?
Où en sommes-nous avec l’application des lois linguistiques à Terre-Neuve-et-Labrador? L’obligation est différente selon le contexte. Dépendant de la source, il y a différentes lois. Si on parle d’une société d’État ou d’une agence fédérale, les deux sont assujetties à la Loi sur les langues officielles. Autrement, la loi ne s’applique pas.
Se perdre dans l’interprétation
Êtes-vous déjà tombés sur un panneau en français qui a provoqué un sourcil levé? Ou bien une communication mal traduite lors de vos voyages dans la province? Si oui, sachez que la province est sur le point de les aborder.
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