Cody Broderick
IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur
«Enfant de parents investis dans le développement de la communauté francophone à Labrador City, je me rends compte combien la tâche était grande et les réalisations comptabilisées aujourd’hui, fragilisées», relate Laura Bastien, présidente de la FPFTNL, dans son rapport.
Elle estime que les parents ont un rôle important à jouer dans le développement de la francophonie, mais qu’ils se sont sentis exclus des discussions concernant l’éducation de leurs enfants. «Les parents ne sont pas informés des défis de leurs écoles. Les parents ne reçoivent pas de réponses à leurs messages. Les parents sont encore trop souvent ignorés. […] Si une école francophone s’affaiblit, inévitablement tout le système en ressentira les secousses.»
«Les parents doivent reprendre la parole, mais aussi le contrôle de l’école de leurs enfants», ajoute la présidente dans son rapport. «Redonnons de la voix à notre langue et à son histoire et comme parents, reprenons la place qui nous est due», plaide-t-elle auprès des autres parents présents dans la salle. «Cessons de nous retenir.»
Dans son rapport, la directrice générale de l’organisme, Martine Fillion, se lamente des chiffres du recensement de 2021 concernant le fait français dans la province. Pour elle, la langue et la culture francophone et acadienne «perdent du terrain et par conséquent de la parole.»
«Nous devons repenser la façon de garder la langue bien vivante, mais pour cela nous devons redonner au français une place d’honneur à la table familiale d’abord et ensuite à nos gouvernements», explique-t-elle. «La responsabilité est d’abord individuelle.»
Si l’usage du français commence à la maison, elle annonce que les portes sont toujours ouvertes pour un soutien: «Les organismes francophones partout dans la province, comme la [FPFTNL], sont à votre service et non l’inverse. Demandez! Et nous agirons.»
Les services offerts et les projets en cours
Au cours de l’année écoulée, lorsque les parents ont demandé de nouveaux projets, le FPFTNL a fait de son mieux pour les réaliser.
En plus de la coordination des services réguliers, de nouveaux projets ont également vu le jour, notamment en santé. «Bien que le domaine de la santé ne soit pas clairement précisé dans notre mission, il en fait tout de même bien parti», précise la directrice générale.
Pendant l’année, la FPFTNL a organisé des tables de concertation pour les parents qui ont des enfants avec des besoins particuliers, et prévoit actuellement le lancement des trousses «petits cuistots» pour 2023. Ces trousses ont pour but d’«encourager la saine alimentation très tôt dans la vie et [de] la transformer en habitude.» Avec des tabliers et toques fabriqués localement, ces trousses seront accessibles à travers les comités de parents dans chaque région de la province.
L’organisme développe également un répertoire de ressources francophones. «Nous espérons en 2023-2024, avec la participation du Réseau santé en français, le transférer sur une plateforme accessible pour tous.»
Si l’organisation a fait un grand pas dans le domaine de la santé, Martine Fillion explique la poursuite du développement professionnel pour ses membres bénévoles et le grand public.
Avec sa deuxième année de formation sur la petite enfance francophone en milieu minoritaire et une autre à venir, l’organisme a pu ajouter l’année dernière, trois nouveaux modules et créer des capsules vidéo. Financée par l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne, la dernière formation a permis de remettre 31 certificats.
Grâce au soutien du Réseau de développement économique et d’employabilité du Canada, la FPFTNL a également mis en œuvre une plateforme numérique remplie de ressources destinées aux gestionnaires partout au pays.
Un calendrier scolaire non exempt de défis
Si le camp d’été de la FPFTNL a permis à huit familles de garder un lien avec le français pendant la pause estivale, cette année scolaire pose un défi à l’organisation.
Depuis la rentrée scolaire, le CSFP a décidé de privilégier des partenariats avec le Centre de la Petite Enfance Francophone Les p’tits cerfs-volants, l’Association communautaire francophone de Saint-Jean et l’Association régionale de la côte ouest pour fournir des services de prématernelle et d’après-école situés dans les écoles de la capitale et de la péninsule de Port-au-Port.
Ainsi, la FPFTNL ne fournit plus de services d’après-école aux Centres scolaires et communautaires des Grands-Vents (CGV) ou de Sainte-Anne (CSA). L’organisme n’offre pas non plus de services des prématernelles à l’École Notre-Dame-du-Cap ou au CSA.
En raison d’un manque d’espace au CGV, la garderie Les sauterelles est, depuis avril dernier, située dans les locaux de la FPFTNL sur Lemarchant Road. Une fois les travaux terminés, elle sera prête à accueillir une vingtaine d’enfants. Si la FPFTNL est la principale signataire du bail, madame Fillion explique que le placement de la garderie entraîne une pression financière particulière.
«Un service de garde en dehors des milieux communautaires ou scolaires aura grande peine à assumer des frais de loyer sans affecter les services aux enfants et les conditions salariales des employées.»
Avec ces changements, les parents membres de la FPFTNL, comme Laura Bastien, se sentent frustrés par cette division.
Malgré tout, les activités de la FPFTNL se poursuivent. Avec tous les projets menés au cours de l’année, FPFTNL a clôturé son exercice financier avec un excédent global d’environ 50 000$. La programmation régulière de l’organisme a clôturé l’année avec un déficit de près de 5000$.
L’assemblée s’est terminée par une petite élection avant la remise du Prix du parent de l’année. Après quelques nominations, la FPFTNL se retrouve avec un nouveau président: Richard Deveau, un parent francophone basé à Happy Valley-Goose Bay.
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