le Dimanche 6 juillet 2025
le Jeudi 3 juillet 2025 9:00 Éducation

Se mériter d’un prix de l’enseignement

Neuf enseignants s'ajoutent cette année à la liste des lauréats des Prix de l’enseignement provinciaux. Parmi eux, Mme Luce Landry, enseignante ressource en pédagogie à l’École des Grands-Vents. Son dévouement à l’avancement du bien-être des élèves francophones de la province lui a valu plusieurs nominations.
Se mériter d’un prix de l’enseignement
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C’est en 2021 que les Prix de l’enseignement du Premier ministre et du ministre de l’Éducation furent créés. Selon le site Web du gouvernement provincial, les prix servent à «reconnaître le rôle de leadership que joue l’ensemble du personnel enseignant dans la vie des élèves». Depuis, une soixantaine d’enseignants ont été nommés à cet honneur. 

Le Premier ministre John Hogan et le ministre de l’Éducation Bernard Davis ont remis les prix aux enseignants lors d’une cérémonie au musée The Rooms à St. John’s le 20 juin dernier. Les personnes qui ont déposé leurs candidatures étaient également présentes, dont Céline Monnier, directrice de l’École des Grands-Vents et celle à l’origine de la nomination de Luce Landry. Complétant la représentation du Conseil scolaire francophone provincial (CSFP) à la cérémonie étaient Marcella Cormier, la nouvelle directrice générale de l’Éducation, et Peter Smith, l’ancien directeur général par intérim de l’Éducation. 

Mme Landry se dit être très émue, enchantée et heureuse en apprenant qu’elle était lauréate.

«On ne fait pas ce métier pour les honneurs», précise-t-elle. «Mais savoir que mes gestes du quotidien ont été remarqués et appréciés me touche profondément.»

Mme Luce Landry, centre, avec des élèves de l’École des Grands-Vents. En arrière-plan, la fresque en cours de Mme Catherine Chafes.

Luce Landry (Courtoisie)

Honorer et être honorée

En tant qu’enseignante ressource en pédagogie, Mme Landry s’occupe globalement du bien-être des élèves de l’École des Grands-Vents. Le but de son travail est d’assurer que les élèves se sentent bien et qu’ils veulent apprendre. 

«La côté académique me passionne c’est sûr, mais répondre aux besoins des gens, ça me parle beaucoup», dit l’enseignante. 

L’un des projets qu’elle élabore à cette fin sert à honorer les élèves pour leurs efforts à l’école. Le projet, connu auparavant sous le nom de l’Arbre des Méritants et ensuite le Village des Méritants, met en vedette chaque mois plusieurs enfants par le biais d’une assemblée et d’une remise de certificats. Les certificats correspondent à quatre catégories: le français d’abord, puis trois autres catégories en alternance telles que le savoir écouter, l’organisation et l’honnêteté. L’alternance permet à chaque élève l’occasion d’avoir un honneur. 

Mme Landry indique que les élèves de l’école ont toujours hâte d’assister à l’assemblée mensuelle. Ce sont de tels sentiments positifs que souhaite cultiver l’enseignante à travers son travail.

Cette année, une nouvelle catégorie s’est ajoutée à la liste. Dans le cadre du programme DIRE, l’École des Grands-Vents reconnaît chaque mois un élève qui fait des efforts pour contrer l’intimidation et aider les autres. Le mot DIRE, un acronyme, correspond à «Demander de l’aide, Ignorer, Reculer et En parler». Ce programme, élaboré en Colombie-Britannique aux années 1990, permet une réaction constructive à la victimisation par les pairs.

Le projet des Méritants subira une refonte pour l’année scolaire 2025-2026. Mme Landry fait savoir que la bibliothécaire de l’École des Grands-Vents, Catherine Chafes, douée en peinture, peint une fresque dans l’école à l’occasion de ce renouvellement. L’œuvre porte sur la nature à Terre-Neuve-et-Labrador. Des emblèmes naturels provinciaux, tels que des animaux, représenteront éventuellement chaque classe.

Évolution pédagogique

Mme Landry fête cette année ses quinze ans comme enseignante auprès du CSFP. Embauchée en août 2010, elle constate que le paysage pédagogique a beaucoup changé en ce temps. 

«Il y a une quinzaine d’années, on enseignait davantage de façon uniforme. Aujourd’hui, on s’efforce de répondre le plus possible aux besoins individuels de chaque élève», explique-t-elle.

Elle cite la pandémie COVID-19 comme ayant contribué à ce changement. À sa suite, les soucis émotionnels ont pris beaucoup d’ampleur et plus de place dans des environnements scolaires. L’enseignante ressource est aux aguets à l’École des Grands-Vents pour des élèves qui ne vont pas bien, car un élève qui se sent mal n’est pas prêt à apprendre.

«Mon rôle consiste essentiellement à faire preuve de bienveillance envers les élèves, c’est-à-dire à créer un environnement d’apprentissage à la fois inclusif et attentif à leurs besoins», conclut-elle. 

Le CSFP se réjouit du fait que les efforts de Mme Landry soient reconnus à l’échelle provinciale.

«Nous aimerions féliciter Mme Landry d’avoir remporté ce prix prestigieux dont elle est pleinement méritante», exprime une citation envoyée de la part du Conseil scolaire. «Par un même temps, nous tenons également à remercier les gens de sa communauté scolaire qui ont pris le temps de la nominer».  

Luce Landry est la cinquième enseignante au sein du CSFP à être décernée un Prix de l’enseignement. Les récipiendaires des années précédentes sont Céline Monnier (2021), Megan Heath (2022), Nancy Boutin (2022) et Mathieu Laviolette (2023).