le Dimanche 5 octobre 2025
le Mardi 23 septembre 2025 14:22 Politique

Élections provinciales: zoom sur Stephenville – Port-au-Port

Né au Nouveau-Brunswick et élevé à Sheaves Cove, sur la péninsule de Port-au-Port, Jeffrey Young travaille actuellement en tant que directeur général de la Fondation culturelle micmaque (Mi’kmaw Cultural Foundation) à Stephenville et dirige sa propre société de conseil, Bayside Consulting Inc. — Courtoisie
Né au Nouveau-Brunswick et élevé à Sheaves Cove, sur la péninsule de Port-au-Port, Jeffrey Young travaille actuellement en tant que directeur général de la Fondation culturelle micmaque (Mi’kmaw Cultural Foundation) à Stephenville et dirige sa propre société de conseil, Bayside Consulting Inc.
Courtoisie

Candidat pour le Parti libéral de la province dans la circonscription de Stephenville – Port-au-Port, le Franco-Terre-Neuvien Jeffrey Young explique son avis sur les grands enjeux à l’aube de l’élection provinciale qui aura lieu le 14 octobre prochain.

Élections provinciales: zoom sur Stephenville – Port-au-Port
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IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur – ATL

Cette entrevue a été révisée pour des raisons de longueur et de clarté.

Pourquoi vous présentez-vous aux élections?

Jeff Young (JY): Pour moi, cette circonscription c’est chez nous. C’est là où j’ai grandi, où je suis allé à l’école. C’est là où ma famille est. C’est où moi, mes enfants ont grandi, j’ai deux enfants qui vont à l’école ici, c’est où je veux que mes enfants grandissent. Je veux qu’il y ait un futur ici à Stephenville – Port-au-Port. On est dans une petite communauté. On n’a pas de grande industrie ici et l’économie est difficile. Moi je vois, en travaillant dans la communauté, les problèmes, les choses qui marchent, et ce dont on a besoin. Moi, je veux améliorer la qualité de vie ici. Même en gagnant un bon salaire, c’est difficile.

Donc, les gens ont besoin des supports sur le terrain, ici dans la région pour qu’ils n’aient pas besoin d’aller à St. John’s ou même à Corner Brook. On a besoin de plus de services ici, dans nos communautés et pour nos gens.

Si je suis élu, moi, je serais élu pour les personnes, pour aider les gens sur le terrain. Je vais être reconnu comme quelqu’un qui travaille avec les gens, pas pour les gens. On travaille ensemble, on collabore ensemble pour rendre la communauté meilleure. Pour aider à régler les problèmes, mais aussi à travailler avec les organismes dans nos communautés, pour leur aider à offrir des services ou plus de récréations dans nos communautés pour nos gens. 

Et qu’est-ce que cela signifie en tant que Micmac francophone?

JY: On voit très peu de personnes autochtones, ou même francophones, comme représentants dans le gouvernement. Il y en a très peu qui se présentent. Il y a quelques autochtones au Labrador, mais les Micmacs, il y en a très peu qui se présentent. Notre voix doit être à la table pour faire des changements. On peut faire peu de changements quand on n’est pas à la table, nous-mêmes. Donc, c’est important d’avoir quelqu’un qui a vécu ça à la table, qui prend des décisions pour les gens autochtones et aussi ces groupes. On ne veut pas perdre ces cultures. Je crois qu’il y a beaucoup plus qu’on peut faire, mais, comme j’ai dit, avoir quelqu’un à la table qui peut parler avec de l’expérience vécue, ça va faire de grands changements.

Sur l’éducation en petite enfance:

JY: Il nous faut beaucoup plus d’espace dans les garderies et d’en ouvrir plus. Et ce ne devrait pas être seulement les garderies autochtones qui offrent des ressources autochtones, ce devrait être toutes les garderies dans la province, soit par exemple en tant que curriculum, programme, ou l’introduction à des ressources autochtones…

Sur l’accord de Churchill Falls:

JY: Moi, personnellement, je crois que c’est une bonne entente. Le Québec a besoin de l’électricité tout de suite. Ils ne sont pas ici pour faire du tort à Terre-Neuve-et-Labrador.

Sur les éoliennes de World Energy GH2:

JY: En lisant l’évaluation environnementale, j’avais beaucoup d’inquiétudes. Au centre de la péninsule de Port-au-Port, on a une montagne et toute l’eau des gens qui habitent sur la péninsule, vient de cette montagne. Moi, j’ai toujours vu ça comme “okay, on va avoir de l’économie et du travail”, mais les gens sur la péninsule vont être énormément impactés. Personnellement, je ne pense pas que cela arrivera ici, sur la côte ouest, dans les prochaines années. Si jamais cela arrive, je ne sais pas. Mais les compagnies doivent travailler beaucoup mieux avec les communautés pour les inclure dans ces projets et aussi la communauté autochtone et francophone parce qu’ils sont la majorité de la péninsule.

Sur le développement économique rural:

JY: Il faut qu’on présente des idées, ou travaille ensemble avec les leaders dans ces communautés pour trouver des solutions. Comment est-ce qu’on va faire des emplois? Qu’est-ce que ces communautés en ont besoin? Il y a un marché dans le tourisme et on doit donner aux gens les ressources pour ancrer, pour créer ces marchés. Je crois qu’ici, sur la côte ouest, il y a énormément de potentiel pour des industries du tourisme et pour la création des entreprises.

Sur l’immigration:

JY: On en a vraiment besoin. Dans et notre province, la population est petite et la géographie est large, donc il faut qu’on prenne plus d’immigration dans les domaines où on a des manques de personnes qualifiées. J’aimerais vraiment voir plus de gens bilingues, francophones, venir travailler ici ou étudier au collège ou à l’université, mais surtout dans les centres qui perdent leur population francophone.

Sur le logement:

JY: Moi, je vois plus de problèmes que d’avantages dans le contrôle de loyers. Les propriétaires vont vendre ces appartements, ou les convertir en Airbnbs. Il y a peut-être une autre façon: les organismes à but non lucratif pourraient commencer à créer plus de logements avec des taux abordable pour les gens.

Sur la préparation aux situations d’urgence:

JY: Je crois qu’on doit commence, en tant que province, en collaboration avec les villes et les municipalités, de créer un plan, ou commencer des études pour mieux protéger nos communautés, pour être préparées pour les crises.

Mis à jour le 24 septembre 2025

Cette année, deux autres candidats se présentent dans la circonscription de Stephenville – Port-au-Port: Susan Jarvis, qui représente le Nouveau Parti démocratique, et Tony Wakeham, chef du Parti progressiste-conservateur. 

Le Gaboteur a communiqué avec Tony Wakeham par courriel, mais une entrevue ne pouvait pas être réalisée en temps pour la publication de cet article. 

Le chef du Parti conservateur a déjà fait certaines promesses au début de sa campagne. Critique à l’égard de l’accord de Churchill Falls, il s’est engagé à faire examiner cet accord de manière indépendante par un comité tiers. Il soutient également l’augmentation du financement des pompiers, l’ajout de quatre nouveaux navires à la flotte de traversiers de la province, ainsi que la création d’un bureau de défense des personnes handicapées au sein du gouvernement.

Avec la publication officielle de la liste des candidats le 23 septembre, soit le lendemain de la publication initiale dans la version papier du journal, Le Gaboteur a depuis découvert que Susan Jarvis se présente dans la circonscription en tant que candidate du Nouveau Parti démocratique. Basée à St. John’s, l’artiste de spectacle compte plusieurs connexions familiales avec la côte ouest de Terre-Neuve. 

Parmi plusieurs des politiques dans leur campagne électorale, le Nouveau Parti democratique propose d’élever le salaire minimum à 22$ par heure, de débuter un programme pour générer et protéger les emplois, NL Works, et un programme pour recruter et retenir les travailleurs de santé, NL Cares. Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jim Dinn, a également souligné que l’accord Churchill Falls ne devrait pas être instrumentalisé comme enjeu politique à l’aube de l’élection, de peur que ça change le produit final de l’accord.