le Mercredi 27 août 2025
le Mercredi 20 août 2025 9:35 À La Une

Accidents de camions multiples en six jours

L’un des trois accidents de camions survenus sur la section québécoise de la TransQuébec-Labrador en moins d’une semaine au mois d’août.

 — Escorte routière Baie-Comeau (Courtoisie)
L’un des trois accidents de camions survenus sur la section québécoise de la TransQuébec-Labrador en moins d’une semaine au mois d’août.
Escorte routière Baie-Comeau (Courtoisie)
Un total de trois accidents impliquant des poids lourds se sont produits sur la portion québécoise de la TransQuébec-Labrador, la route 389, en moins d’une semaine. Ces camions à plateau (flat bed) transportant des tuyaux ont effectué des capotages causant le déversement de leur cargaison ce qui a nécessité la fermeture du seul lien routier de la région à trois reprises pendant plusieurs heures.
Accidents de camions multiples en six jours
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Le premier événement impliquant un véhicule lourd dont le chargement s’est renversé dans le fossé est survenu au kilomètre 526, le 5 août 2025. Il a subséquemment été suivi de deux autres qui ont obstrué le chemin dans une courbe à l’inclinaison prononcée au kilomètre 172, les deux au même endroit, les 8 et 11 août. Ce phénomène alarmant qui serait lié en partie, deux voyages sur trois, à un stratagème fiscal frauduleux « Chauffeurs inc. » permettant à des entreprises de camionnage de proposer des tarifs de transport à prix réduit. Cette stratégie consiste à diminuer les critères de sécurité, à offrir de bas salaires à des camionneurs acceptant ce genre de traitement et à compter sur la vitesse afin d’augmenter la rentabilité des livraisons en misant sur des travailleurs autonomes qui acceptent de gagner moins. Cette façon de faire favorise principalement l’embauche de chauffeurs inexpérimentés fréquemment issus de l’immigration qui manquent de formation adéquate et qui ne connaissent pas les aléas et les difficultés de cette route qui affiche une configuration particulière. L’autre accident aurait impliqué le manque d’expérience sur ce genre de route d’un camionneur québécois qui a accepté un contrat en sous-traitance.

L’un des trois accidents de camions survenus sur la section québécoise de la TransQuébec-Labrador en moins d’une semaine au mois d’août.

Escorte routière Baie-Comeau (Courtoisie)

Une brèche à la sécurité routière

La situation inquiète particulièrement les usagers de la route qui relie Baie-Comeau à Fermont et au Labrador incluant des conducteurs professionnels d’expérience qui empruntent ce lien interprovincial ainsi que des citoyens de la Côte-Nord et du Labrador qui discutaient abondamment du sujet sur les réseaux sociaux en faisant part de leurs craintes et de leurs doléances tout en dénonçant cette problématique récurrente. De nombreux camionneurs de l’industrie du transport et du remorquage au Québec jugent ces chauffeurs improvisés comme dangereux et inaptes à conduire et certains dénoncent vertement et avec indignation leur présence sur les routes sans avoir de formation préalable qui devrait être impérative selon eux. Le phénomène préoccupe également des premiers répondants, notamment de Fermont, qui se déplacent sur la 389 pour porter assistance aux blessés lorsque des accidents surviennent.

Des intervenants de la région souhaitent un resserrement de la surveillance policière sur cette artère routière ainsi qu’un rehaussement de la présence des contrôleurs routiers, qui sont actuellement en conflit avec le gouvernement du Québec et qui sont donc moins présents sur les routes en particulier dans les régions éloignées. Une formation obligatoire est aussi réclamée pour les conducteurs de camions et de fardiers. L’escorteur routier Harold Michaud de l’entreprise Escorte routière Baie-Comeau trouve son travail beaucoup plus dangereux et difficile aujourd’hui, car plusieurs nouveaux camionneurs ne comprennent pas les consignes de base qu’il doit leur donner : « Ce genre de chauffeurs au rabais ne comprennent pas ce que je tente de leur expliquer afin d’assurer la sécurité lorsque j’accompagne un voyage surdimensionné, car ils ne parlent ni français ni anglais. De plus, ils manquent de notions essentielles pour conduire un camion comme la conduite sur la neige ou la glace. Ils sont incapables d’arrêter quand c’est nécessaire de le faire et encore moins quand il faut le faire rapidement. »

Heureusement dans ces cas-ci il n’y a eu aucune fatalité et aucun blessé.