Cody Broderick
IJL – Le Gaboteur
Problèmes techniques obligent, le vice-président Denis Michaud prend le relais de Michael Clair, pendant l’AGA. «Impossible d’énumérer tous les dossiers sur lesquels le CSFP a travaillé depuis la dernière [AGA]», lit-il à la place du président. En regardant dans le rétroviseur, les écoles et l’administration ont eu une année très chargée.
Peter Smith, directeur par intérim après le départ de Kim Christianson en mars dernier, a été particulièrement occupé jusqu’à l’embauche de Selena Mell, actuelle directrice générale de l’Éducation, en octobre dernier. La nouvelle directrice étant encore en transition dans son nouveau rôle, monsieur Smith, redevenu directeur adjoint, a présenté les rapports de la direction avec l’aide de Patricia Greene, qui a comblé le poste de directrice générale adjointe par intérim.
Avec 100% des élèves de 12e année ayant reçu un diplôme l’année dernière, et une légère augmentation d’environ 20 élèves inscrits dans les écoles francophones cette année, le CSFP poursuit son cap avec son plan stratégique pour 2020-2023. Une réunion sera organisée dans les prochains mois concernant le nouveau plan stratégique pour les années à venir.
Selon les états financiers fournis, le CSFP a réalisé un excédent de 101 501$ en date du 30 juin dernier sur un budget total d’environ 12 millions de dollars. Les membres attendent toutefois une version vérifiée du document. La firme comptable qui fait régulièrement les audits n’a plus d’employés d’expression française, ce qui a causé un retard. Peter Smith note qu’il y aura quelques légers changements, mais le document fourni donne quand même un bon aperçu de la situation financière.
Pénurie d’enseignants
Dans le budget de cette année, le CSFP réserve 347 000$ pour les postes de la direction générale de l’Éducation et la direction adjointe, soit 7 000$ de plus en comparaison avec l’année dernière. Si le poste de la direction est comblé depuis octobre dernier, il reste toujours des postes à combler dans les salles de classes.
«Nous avons fait face cette année à la pire expression de la pénurie d’enseignants jamais vue», annonce le président dans son rapport.
Au cours de l’année, le CSFP a dépensé environ 23 000$ sur les efforts de recrutement et de rétention des enseignants, dont 15 000$ ont été financés par le Programme des langues officielles dans l’enseignement du gouvernement provincial. 12 000$ ont été également dépensés sur des publicités visant à attirer des recrues potentielles, soit presque 10 000$ de plus que prévu dans le budget.
Cependant, après le départ du Gestionnaire des communications à la fin de l’été dernier, «les activités de promotion sont largement en suspens», explique monsieur Smith.
«Ce poste est affiché depuis trois mois,» précise-t-il.
Infrastructures scolaires
Avec un budget de 800 000$ réservé aux rénovations mineures et majeures et à l’entretien des écoles, le CSFP a dépensé un peu plus de 300 000$ au cours de l’année. Un peu moins de 500 000$ sont réservés cette année aux rénovations et à l’entretien des écoles, ce qui inclut la finalisation de la nouvelle École Rocher-du-Nord (RDN) située sur Topsail Road.
Si RDN prend progressivement forme, au moment de la rencontre certaines rénovations ne sont pas encore terminées, comme la bibliothèque et les salles spécialisées. Les salles pour l’économie familiale et l’art, ainsi qu’un laboratoire scientifique et une salle informatique devraient être prêts en février prochain, selon le rapport.
À l’attente toujours des précisions sur le système intercom et la cour extérieure du ministre des Transports et de l’Infrastructure, qui gère les rénovations de l’école, «le travail sur le toit continue [et] l’équipement d’échange d’air de l’édifice sera remplacé à la deuxième moitié de 2023», précise le rapport de la direction adjointe.
En plus des derniers travaux à compléter à RDN, le CSFP dévoile d’autres projets infrastructurels pour Happy Valley-Goose Bay et la côte ouest de l’île.
Sans gymnase, bibliothèque, cafétéria ou «autre élément d’une école moderne», l’École Boréal à Happy Valley-Goose Bay est «une des pires du pays», confie monsieur Clair dans son rapport. «Nous allons revendiquer de toutes nos forces pour son agrandissement».
Pendant que les enseignants, les élèves et les parents de Happy Valley-Goose Bay attendent le financement des rénovations de leur école, la population francophone de Stephenville pourrait voir naître une nouvelle école francophone dans leur coin de la province.
«Il y a une renaissance de la fierté française et acadienne dans la région, une fierté longtemps dormante mais maintenant en essor, et la communauté réclame une école française. De plus, la région va bénéficier d’un rebondissement économique important relié à la fabrication d’éoliennes, ce qui va attirer plus de population, y inclus plus de francophones», lit-on dans le rapport.
Quant aux plus petits, le CSFP prévoit également un développement du programme de pré-maternelle. En collaboration avec le Centre de la Petite Enfance Francophone, le programme serait proposé dans toutes les écoles francophones pour aider à créer des places dans les garderies.
Cet automne, le CSFP a également changé de fournisseur pour le programme après l’école. Auparavant géré par la Fédération des parents francophones de Terre-Neuve et du Labrador, l’Association communautaire francophone de Saint-Jean et l’Association régionale de la côte ouest gèrent respectivement les programmes offerts dans la capitale et sur la péninsule de Port-au-Port. «Il existe, cependant, […] une certaine incertitude sur l’appui du ministre de l’Éducation sur ces changements», constate le directeur adjoint.
Nouvelles façons de voter
Sans changement dans les membres du conseil depuis 2016, «il est grand temps de retourner aux urnes pour rafraîchir le conseil», explique monsieur Clair dans son rapport.
Le CSFP prévoit des discussions à ce sujet avec le ministre de l’Éducation, le Dr John Haggie, «dans un futur rapproché». Pour rendre les élections plus accessibles, le CSFP aimerait permettre le vote par courrier plutôt qu’en personne seulement et de donner le droit de vote à tous les parents de leurs élèves – «qu’ils soient citoyens canadiens ou non», précise la présidence.
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