Éric Cyr
Les aventuriers ont dû à ce point embarquer leurs automobiles à bord d’un navire afin de rejoindre la route 138. Le groupe de camarades a pris la route à Victoriaville, le 25 août dernier, et leur long périple s’est terminé, le 16 septembre, à leur point d’origine.
Issus de différents endroits, les huit aventuriers, des retraités pour la plupart, ont effectué plusieurs voyages ensemble: le tour de la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine et la Maurice. Ces derniers ont aussi déjà participé à un grand rassemblement de Citroën 2 CV à New York. Ils sont fiers d’être les premiers à avoir réalisé ce parcours sur la Côte-Nord et au Labrador en «deudeuches». Alain Grégoire et Nicole Sheinck de Brossard, Gaëtan St-Arnaud et Hélène Boulanger de Victoriaville, Freddy Pfeuti, originaire de France près de la frontière suisse et qui habite aujourd’hui à Coaticook, Bruce Grant d’Ottawa, Gabriel Aubertin de Knowlton en Estrie et Gilles Pelcot du village de Saint-Cyr-sur-Mer en Provence dans le sud de la France, ont relevé le défi de parcourir ce trajet nordique peu fréquenté par les touristes.
Selon les amateurs de ce type de mécanique, le moteur bicylindre, refroidi à l’air d’une cylindrée de 375 cm3 à 602 cm3 selon les modèles et les années, est muni de cylindres opposés ce qui permet une facilité d’entretien déconcertante. Les deux pattes sont équipées d’une suspension légendaire molle qui fait leur spécificité. «Les propriétaires de 2 CV sont accessibles et n’idolâtrent pas leur voiture. C’est une bagnole qui n’a rien en sa faveur, mais qui a conquis le cœur de ses adeptes et qui permet de créer des liens sociaux durables. C’est en quelque sorte un catalyseur de rencontres intéressantes et un vecteur de bonheur», confie Alain Grégoire, qui se fait un devoir, tout comme ses compagnons de route, de discuter avec les curieux qui viennent à la rencontre du cortège automobile en offrant même de petites promenades à l’occasion.
Bref historique
C’est en 1935 que le fabricant français de pneumatiques Michelin rachète Citroën alors en faillite. En 1937, le dirigeant de l’entreprise, l’ingénieur Pierre Boulanger, a l’idée de concevoir une voiture destinée aux classes sociales du monde rural et aux gens à faible revenu tout en ayant pour objectif de stimuler la vente de pneus de la maison-mère Michelin. La même année, ce qui n’est certainement pas une coïncidence, le dirigeant nazi Adolf Hitler donne l’impulsion à la fondation de Volkswagen, ce qui signifie «voiture du peuple» en allemand, afin de permettre aux familles allemandes de posséder une première voiture. À l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, Boulanger ordonne la destruction des prototypes 2 CV de type A déjà construits en 1939.
Pendant l’occupation, il refuse de fournir les plans du véhicule au gouvernement allemand contrôlé par le dictateur fasciste. Un ingénieur n’ayant pu se résoudre à détruire le fruit de quatre années de travail avait caché un exemplaire des plans qui referont surface à la fin du conflit, ce qui permettra à Citroën de présenter un exemplaire du 2 CV lors du salon de l’automobile de Paris de 1948. Ce modèle sera commercialisé en France jusqu’en 1987 puis au Portugal jusqu’en 1990.
Pour en savoir plus, consultez la page Facebook: Expédition 51 en deux chevaux (2cv).
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Comment faire face à ces inquiétudes?
Où en sommes-nous avec l’application des lois linguistiques à Terre-Neuve-et-Labrador? L’obligation est différente selon le contexte. Dépendant de la source, il y a différentes lois. Si on parle d’une société d’État ou d’une agence fédérale, les deux sont assujetties à la Loi sur les langues officielles. Autrement, la loi ne s’applique pas.
De nos archives: En croisade pour faire respecter ses droits
Fervent adepte de la langue française, Michel Thibodeau a passé une partie de son enfance et de son adolescence dans la défunte ville de Gagnon dans le Nord-du-Québec et à Labrador City où il était déjà impliqué au sein de l’Association francophone du Labrador. Ce dernier est devenu par la force des choses un champion en matière de respect des droits linguistiques au pays.
Se perdre dans l’interprétation
Êtes-vous déjà tombés sur un panneau en français qui a provoqué un sourcil levé? Ou bien une communication mal traduite lors de vos voyages dans la province? Si oui, sachez que la province est sur le point de les aborder.
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