Cody Broderick
IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur
Sur le site web du CSFP au moment d’écrire ces lignes, il y a 13 postes ouverts dans les écoles francophones et au bureau administratif, dont 8 postes d’enseignants. Pour Peter Smith, directeur général adjoint et directeur général par intérim, «le manque se fait sentir».
«Depuis 24 ans [que le conseil scolaire fonctionne], c’est le plus difficile que j’aie jamais vu,» ajoute-il, citant le climat infâme et l’isolement de la province comme des défis pour recruter et retenir des enseignants, ainsi qu’un manque de support administratif au siège social.
Au bureau administratif du CSFP, il y a 3 postes à pourvoir: agent.e en construction identitaire, gestionnaire des ressources humaines et gestionnaire des communications, du marketing et de l’administration.
Ce dernier poste était précédemment occupé par Daniel Taïeb, qui a terminé son dernier jour au CSFP le 2 septembre dernier pour poursuivre de nouvelles aventures. Son départ a été «une grosse perte» pour le conseil scolaire, admet monsieur Smith.
Des stratégies mises en place
«Une bonne nouvelle,» déclare-t-il, est qu’une nouvelle directrice générale de l’éducation (DGÉ) prend ses fonctions à partir du 3 octobre. Le directeur par intérim pourra alors retirer l’un des multiples chapeaux portés depuis mars dernier pour assurer le bon fonctionnement du conseil scolaire après le départ de l’ancienne DGÉ, Kim Christianson.
Avec l’arrivée de la nouvelle DGÉ, Selena Mell, et la mise en place des initiatives pour facilité le recrutement, le CSFP sera mieux disposé à faire face à ce défi de trouver des enseignants dans un contexte de pénurie de candidat.es.
Si, selon monsieur Smith, il est relativement facile de recruter des employés pour des postes dans la capitale, les écoles des régions rurales ont plus de difficultés. Sur la péninsule de Port-au-Port, il y a 4 postes ouverts dans les deux écoles, dont un aide-élève à l’École Notre Dame du Cap. L’École ENVOL de Labrador City est également à la recherche d’un aide-enseignant, ainsi que de 2 enseignants. À Happy Valley-Goose Bay, l’École Boréal cherche aussi à combler 2 postes d’enseignants.
Les enseignants travaillant dans le Big Land ont déjà droit à une allocation supplémentaire de 3000$ à 6000$ toutes les deux semaines et une contribution financière pour leur déplacement. Avec une crise du logement qui pèse actuellement dans l’Ouest du Labrador, le CSFP a aussi récemment établi un accord avec une famille francophone de la région pour louer des propriétés au personnel enseignant. «C’est une grande valeur pour nous,» se réjouit monsieur Smith.
Selon le directeur par intérim, le CSFP «n’aura pas de choix» d’implémenter un partenariat semblable à la côte ouest de l’île avec une telle pénurie d’enseignants dans la région. Il a toutefois plus d’espoir pour la disponibilité de logements à St. John’s, où le CSFP «n’avait pas de problème» même si le recrutement a pris un peu plus de temps que d’habitude cette année. Aucune initiative n’a encore été mise en place pour recruter des enseignants du primaire pour l’École Rocher du Nord, qui deviendra une école M à 12 en septembre 2023.
Si deux anciens stagiaires de l’Université Memorial ont été recrutés comme enseignants cette année, le CSFP reçoit également un coup de main de l’organisme francophone d’employabilité et d’immigration, Horizon-TNL. À partir de leur base de données constituée grâce aux salons de l’emploi qu’ils ont tenus au fil du temps, ici et à l’international, Horizon-TNL partage les profils de recrues potentielles avec le conseil scolaire. Jusqu’à maintenant, il y a une vingtaine de personnes sur la liste issue de cette collaboration.
Pour ceux qui postulent de l’international, monsieur Smith explique que l’embauche des immigrants devient plus facile au niveau administratif. Le 20 septembre dernier, le ministre fédéral de l’Immigration, Sean Fraser, a même présenté une nouvelle stratégie visant à accroître les transitions vers la résidence permanente.
Entre-temps, les écoles francophones comptent sur des enseignants retraités pour combler le vide.
La recherche d’enseignants pour les écoles francophones continue au cours de l’automne partout au Canada. À Terre-Neuve-et-Labrador, le gouvernement investit pour résoudre ce problème. En avril dernier, en présentant son budget 2022-23, le gouvernement provincial a annoncé une allocation de 750 000$ au CSFP pour l’aider dans ses efforts de recrutement.
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