LOCAL ET PARTOUT!
Texte: Jacinthe Tremblay Photos: Courtoisie Purity Factories
IJL- Réseau.Presse- Le Gaboteur
Après l’obtention de son baccalauréat en affaires à l’Université Memorial, en 2013, cette Terre-Neuvienne aujourd’hui dans la jeune trentaine a pris sans détour le chemin des installations de Purity situées sur la rue Blackmarsh, à St. John’s. Une destination presque tracée d’avance: son père est l’un des deux propriétaires de l’entreprise qui emploie 65 personnes. «J’ai quand même commencé comme réceptionniste», dit-elle en rigolant. La direction du marketing a suivi. Elle est passée à la direction générale juste avant la pandémie, devenant ainsi la première femme à occuper cette fonction en presque 100 ans d’histoire.
«Nous n’avons pas souffert de la même façon que les restaurateurs depuis les débuts de la pandémie puisque nos produits sont en vente dans les épiceries. Par contre, nous sommes affectés, comme tous les autres transformateurs du secteur de l’alimentation, par la hausse des prix des ingrédients qui servent à les fabriquer, en particulier la farine et le sucre», note Mme. Spurrell. D’autres ingrédients, comme la graisse végétale, sont difficiles à trouver et il y a pénurie mondiale de vanille artificielle. Les problèmes d’approvisionnement en produits d’emballage donnent également des casse-tête à l’entreprise.
Émotions et exportations
Si la province demeure le marché principal de Purity, ses produits sont également disponibles dans des grandes surfaces ou des magasins spécialisés ailleurs au pays. «Nos meilleures ventes à l’extérieur de Terre-Neuve-et-Labrador sont dans les provinces maritimes et en Alberta», indique Heather Spurrell. Personne ne s’étonnera du succès de Purity dans cette province de l’Ouest, où vivent et travaillent de très nombreuses personnes originaires de l’île et du Labrador.
«Je pense qu’il y a une relation émotionnelle des gens de notre province avec les produits Purity, même chez ceux de ma génération. Plusieurs d’entre nous avons grandi en en mangeant, comme le faisaient nos parents et nos grands-parents et leur goût n’a pas changé puisque les recettes sont demeurées les mêmes», analyse-t-elle.
Tout en respectant les traditions, Heather Spurrell a néanmoins introduit quelques nouveautés dans les affaires de l’entreprise bientôt centenaire pendant son passage au marketing. Dans sa boutique en ligne, lancée à son initiative, il est possible de se procurer des vêtements arborant son logo ainsi que d’acheter des boîtes cadeau de ses produits vedettes.
Depuis octobre dernier, une sauce aux canneberges s’est ajoutée à son offre. Elle est fabriquée, comme ses semblables aux bleuets et aux lingones, avec des baies récoltées dans la province. Les Jams Jam, ce duo de biscuits moelleux emprisonnant de la confiture, demeurent toutefois en tête du palmarès de ses meilleurs vendeurs, suivis des craquelins à la crème et des biscuits au gingembre.
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Parlons bouffe… et faim
La rupture de plusieurs tronçons de routes dans la région de Port-aux-Basques a rappelé la fragilité de l’approvisionnement en denrées de l’île de Terre-Neuve quand les éléments se déchaînent sur elle. Mais le retour à la «normale» des arrivages par traversier se déroule dans le contexte d’une autre et nouvelle «normalité», celle de la hausse en flèche du prix des aliments. En cette dernière édition du Gaboteur avant les Fêtes, parlons bouffe… et parlons faim.
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