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Les étudiants de l’Université Memorial dans l’expectative

Inquiets de la déferlante du variant Omicron, certains étudiants de l’Université Memorial redoute, par prudence, la décision du gouvernement de renouer avec les cours en classe le 31 janvier 2022 et ont organisé une marche virtuelle pour la contester.

Mohamed Salah Eddine Madiou

C’est une atmosphère quelque peu sinistre qui règne à l’Université Memorial. Les espaces sont moins peuplés qu’ils ne l’étaient, Omicron oblige, et une inquiétude plus intense se voit sur les visages masqués des rares personnes qui s’y trouvent. 

Photo: Wikimedia Commons

La raison de cette ambiance lugubre est l’absence de la majorité d’étudiants au campus, qui, après la décision du gouvernement de renouer avec les cours en présentiel, décident de sécher les cours et d’organiser une marche virtuelle pour contester cette décision, jugée irresponsable. Alors qu’on croyait que les cours à distance étaient éprouvants, même ennuyeux, le temps du COVID-19 continue à nous montrer que tout peut changer, que ce qui était aigre peut soudainement devenir doux, que les études en ligne, à la réflexion, ne sont pas une si mauvaise idée. 

Ce soudain intérêt pour les cours en ligne est dû à l’apparition du nouveau variant Omicron en novembre 2021, qui présente un degré de contagion, jusqu’à présent, plus tenace que ses prédécesseurs. Suivant la flambée du nombre de cas dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, le gouvernement a ainsi décidé de temporairement recourir au monde virtuel, pour la deuxième fois depuis le début de la pandémie, et ce jusqu’au 31 janvier 2022. Alors que cette décision aurait pu être bien reçue dans d’autres circonstances, dans les circonstances actuelles, elle n’a pas été reçue avec engouement par la communauté estudiantine qui estime qu’il est plus judicieux de continuer les cours en ligne que de s’exposer au milieu présentiel qui accentuera le nombre d’éclosions et la transmission communautaire. 

La lutte pour une éducation saine

Une pétition a même commencé à circuler en ligne deux semaines avant la reprise, récoltant près de 3000 signatures d’étudiants qui réclament des accommodements de la part de l’université pour poursuivre leur trimestre en ligne. Cette pétition visait à maintenir les cours en ligne pour ceux qui souhaitent procéder à distance, pour ceux qui sentent qu’ils présentent des symptômes, pour les immunodéprimés, et ceux qui vivent avec des personnes pour qui le virus est une préoccupation majeure. 

Cette démarche a été entreprise en réponse au maintien de la décision de renouer avec les cours en présentiel par l’administration de l’université et le gouvernement malgré les inquiétudes exprimées par les étudiants et les professeurs. Un étudiant, qui a souhaité rester anonyme par peur de recevoir des sanctions similaires à celles de Matt Barter, un étudiant protestataire actuellement banni du campus, critique la démarche: «Personne ne devrait se sentir obligé de revenir en classe, que ce soit étudiant ou professeur, dans le climat actuel». 


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D’autres étudiants, comme Michael Broz, étudiant en doctorat au Département de philosophie de l’université, affirme que «la décision de reprise n’a jamais été obligatoire» et que les étudiants «peuvent décider de ne pas se présenter en classe et de se connecter sur Webex, ou d’autres plateformes, si le cours est hybride».

L’enseignement «hybride», qui signifie un mélange de cours donnés en partie à distance et en partie en classe, serait en effet un grand soulagement pour une très grande proportion d’étudiants inquiets pour leur propre santé et celle des gens qu’ils côtoient. En revanche, cette alternative dépend de la nature du cours, de l’enseignant ainsi que d’autres facteurs. Si l’enseignant n’use pas de la méthode électronique dans son cours ou encore si l’enseignant ne la maîtrise pas, l’étudiant n’a d’autre choix que de se présenter en classe. Aussi, il y a des matières qui requièrent des travaux pratiques dans des laboratoires et qui ne peuvent pas se dérouler en ligne. 

C’est en partie dû au manque de cours hybrides et d’enseignants qui peuvent accommoder cette option dans leurs cours qui a incité les étudiants à organiser une marche virtuelle. Mais les raisons principales de cette marche, rappellent ses organisateurs, consiste à faire entendre les revendications des étudiants à l’administration. Les étudiants exigent qu’il y ait une meilleure organisation des espaces universitaires, une élaboration plus approfondie de plans sanitaires, qui s’adaptent à la sévérité du variant actuel, et une satisfaction des demandes des personnes immunodéprimées.

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