Quatre ans après la sortie de My Indian, par Breakwater Books, la maison d’édition Bouton d’or Acadie propose, en français, depuis le 2 septembre dernier, sa traduction intitulée Mon Indien.
Cette fiction historique qui revisite le passé colonial terre-neuvien trop souvent raconté à sens unique. En s’appuyant sur le journal de l’explorateur écossais William Cormack, rédigé en 1822, dans lequel il désigne son guide autochtone comme «mon Indien», Mi’sel Joe et Sheila O’Neill offrent au lectorat un point de vue différent par le biais de la voix du personnage Sylvester Joe.
À cet effet, une rencontre publique aura lieu de 16h à 18h le 22 septembre entre les auteurs et le traducteur Jean-François Cyr dans les murs de Breakwater Books où le roman est désormais disponible.
Collaboration littéraire
«Le roman My Indian s’inscrit dans la continuité de plusieurs projets de traduction menés en partenariat avec nos collègues de Breakwater Books, avec qui nous entretenons une collaboration privilégiée», explique Marie Cadieux, directrice littéraire et générale de la maison d’édition Bouton d’or Acadie.
«Ce projet nous semblait pertinent à cause de son intérêt narratif plus qu’évident, mais aussi parce que le roman est en lui-même un véritable recueil d’informations historiques. D’une part sur la province de Terre-Neuve-et-Labrador et sa géographie, les modes de vie des populations et l’économie de cette époque. D’autre part, la voix des auteurs mi’kmaq permet au lecteur d’avoir la perception et le point de vue des Premières Nations sur les évènements décrits dans le journal de l’explorateur William Cormack, ce qui est très intéressant et très important pour les jeunes lecteurs.»
Traduction d’un esprit
«La traduction de ce roman m’a pris environ trois mois», explique Jean-François Cyr, qui a déjà traduit en 2020 Ce n’était pas nous les sauvages de l’auteur mi’kmaw Daniel. N. Paul.
«C’était un travail de recherche ardu parce que la difficulté n’est pas toujours technique, mais culturelle. Ce que j’ai cherché à montrer c’est la pensée que veut transmettre de ces auteurs mi’kmaq, leur façon de voir et de comprendre le monde. Il ne s’agit pas seulement de traduire les mots, mais de traduire l’esprit surtout.»
«J’aime mener des projets de cette nature», ajoute-t-il. «Ils témoignent de mon engagement à rendre plus visibles les Premières Nations auprès d’un public qui, trop souvent, les connaît mal ou les ignore complètement. Il est important que nous apprenions à nous connaître d’abord pour espérer réellement nous aimer.»
«Apprenons à nous connaître», nous exhorte-t-il.
«Une œuvre que tout le monde devrait lire»
Présenté comme un ouvrage jeunesse, Mon Indien dépasse largement les frontières de son genre. À la fois palpitant et instructif, il séduira autant les jeunes lecteurs que les adultes avides d’aventure et de découvertes culturelles. C’est avec beaucoup d’humour que Marie Cadieux que «c’est un roman pour des personnes ayant entre 12 et 101 ans.»
L’ouvrage sera distribué dans les écoles d’immersion française de la province et mis en vente dans les librairies, en particulier chez Breakwater Books, au 263 Duckworth Street, où se tiendra ce soir l’évènement de lancement.