Le groupe Beauxmont consiste en six membres. En discutant de leurs origines, Félix Belliveau, qui est chanteur principal et l’un des deux guitaristes, dit que c’est la troisième année consécutive qu’ils sont en tournée. Il explique que le groupe est un peu né de la pandémie COVID-19. Si le confinement durant cette période avait fait en sorte que plusieurs projets sont «tombés à l’eau», les six musiciens s’étaient alors rendus disponibles pour créer le groupe.
C’est un amour pour la musique cajun, la musique des habitants francophones de la Louisiane aux États-Unis, qui réunit le sextuor. L’identité musicale du groupe se décrit comme un mélange d’influences traditionnelles, louisianaises et maritimes, ce qui imbibe leurs chansons d’une sonorité distincte. Bien qu’ils aient grandi au Nouveau-Brunswick, écoutant de la musique acadienne, ils éprouvent de forts sentiments pour sa «cousine» du sud. Le mélange des deux styles musicaux permet à Beauxmont de créer de la musique acadienne qui est à la fois renouvelée et fidèle à ses racines.
«Ça a quand même bien marché jusqu’à date», affirme Belliveau. Il ajoute qu’ils font de plus en plus de spectacles chaque été.
Un festival longtemps attendu
Le passage au Festival folk de Terre-Neuve-et-Labrador représente une nouveauté pour le groupe. C’est la première fois qu’ils donnent un spectacle dans la province et les musiciens se réjouissent de pouvoir enfin participer au Festival.
«Quand on avait commencé à jouer de la musique, aux festivals, on parlait tout le temps avec d’autres artistes au sujet d’autres festivals», indique Félix Belliveau. «Le Festival folk de Terre-Neuve-et-Labrador était toujours bien parlé […] On voulait toujours aller jouer [là].»
C’est certainement assez rare que le groupe participe dans un festival anglophone, poursuit-il. L’Acadien estime que seuls 15% des festivals auxquels Beauxmont assiste le sont.
Le groupe figure parmi plusieurs artistes d’expression française sur l’affiche du Festival, représentant ensemble une forte présence francophone. Mary Berry se présentera sur la scène principale, et la tente du Réseau culturel francophone de Terre-Neuve-et-Labrador sera de nouveau sur place les matins et après-midis. Une porte tournante de spectacles francophones vous attend dans la tente, le Réseau culturel ayant confirmé la présence de Cove Pond, Ocean Bound, Port-aux-Poutines et encore plus.
Une sonorité qui plaira aux locaux
Beauxmont a hâte de faire bouger les pieds de l’audience au Festival. Leur chanteur Félix Belliveau a déjà été de passage dans la province et est au courant de la nature festive des Terre-Neuviens et Labradoriens.
«Basé sur le show qu’on donne et l’énergie qu’on essaye d’avoir sur scène, les gens vont vouloir danser», dit-il de manière assurée. «Ce sera probablement un de nos spectacles favoris de l’été, vraiment un good time.»
Les similarités entre la musique traditionnelle de Terre-Neuve-et-Labrador et celle de l’Acadie contribuèrent, selon Belliveau, à la bonne réception du groupe. «On fait un medley de reels de violon dans notre set, j’ai l’impression que c’est un medley qui pourrait bien marcher ici.»
Il prend l’exemple du groupe célèbre terre-neuvien Great Big Sea, qui inclut beaucoup de violon dans ses chansons. Il souligne toutefois que, même si les deux groupes s’en servent d’instruments similaires, «chaque endroit a son identité, qui fait que [la musique] sonne d’être venue de là». Les sons acadiens et louisianais sont, à cet égard, ce que Beauxmont souhaite faire découvrir à la population de Terre-Neuve-et-Labrador.
«J’ai hâte de voir quelles de nos tounes le monde va le mieux réagir à», dit Belliveau en souriant.
Le groupe propose deux spectacles lors du Festival folk. Le matin du dimanche 13 juillet, vous pouvez les rejoindre à la tente du Réseau culturel francophone pour un jam. Le soir du dimanche, le groupe monte sur la scène principale pour un spectacle inoubliable.
La NL Folk Arts Society (NLFAS), qui est à l’origine de l’événement, a hâte de voir le groupe acadien se produire.
«Les chaussures de danse sont enfilées», affirme Julie Vogt avec un grand sourire. La présidente du conseil d’administration de la NLFAS se dit certaine que la musique de Beauxmont obligera les gens à «se lever de leurs chaises de jardin.»
Si vous souhaitez prendre des billets pour le Festival, veuillez vous rendre sur le site Web de la NLFAS.
Festival en péril
Ce fut un dur travail pour faire vivre le Festival folk de 2025. Cependant, sa pérennité reste toujours en question.
Au début de l’année, le licenciement temporaire de cinq membres du personnel de la NL Folk Arts Society (NLFAS) a choqué la province. En mars dernier, la NLFAS a publié un document détaillant l’état financier du Festival folk de 2024, qui avait coûté en fin de compte 104 000 $ à la Société. En vue de ce déficit, la NLFAS s’est tournée vers ses entreprises partenaires, telles que Equinor, ainsi que la communauté, pour combler le vide. Une cagnotte en ligne, intitulée «Sauvons notre festival» (Save Our Festival) fut lancée en avril, suivie par un concert-bénéfice à la microbrasserie Quidi Vidi.
La Société a pourtant annoncé le 30 juin que la 49e édition du Festival folk sera «probablement la dernière». À la suite de la perte d’un important financement, le rêve d’une 50e édition extraordinaire est devenu intenable.
Félix Belliveau, chanteur et guitariste du groupe acadien Beauxmont, déplore l’annonce. Son groupe assiste au Festival, avec un spectacle prévu le dimanche soir.
«Perdre un [festival] de statut comme ça, c’est dur. Surtout pour les bands de Terre-Neuve-et-Labrador», dit-il. «On espère que quelque chose va arriver pour que ce ne soit pas le cas, mais, si c’est le cas, on fera the best of it».
La NLFAS exprime un sentiment similaire. Sur sa page Facebook, elle implore aux citoyens de venir en masse le weekend du 11 au 13 juillet «pour honorer le legs du Festival, ainsi que les artistes, le personnel, les bénévoles, les parrains et les donateurs qui l’ont rendu possible.»