IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur – ATL
Le 26 août dernier, John Hogan a déclaré que l’entente de Churchill Falls sera le plus grand enjeu de la prochaine élection provinciale, qui aura lieu le 14 octobre prochain.
«Je pense que Churchill Falls est vraiment important, et sera un des enjeux qui vont voir beaucoup de discussion et débat pour l’élection», dit Amanda Bittner, professeure dans la faculté de Sciences politiques de l’Université Memorial. Cependant, l’entente, pour elle, représente une tranche de la plus grande question de confiance dans le gouvernement en général.
Elle n’est pas la seule. Michael Wilson, ancien membre du comité indépendant qui analyse l’accord sur Churchill Falls, a même quitté le comité en mai dernier à cause des soucis d’une compromise de l’indépendance. Il a envoyé au journal The Telegram une lettre de 20 pages qui explique les détails en septembre dernier.
Avec une élection à l’horizon et des enjeux à la table qui toucheront l’économie et l’éducation pour les prochaines générations, Amanda Bittner souligne l’importance de l’information transparente.
«Je pense que beaucoup de personnes dans la province veulent que l’accord Churchill Falls soit super», dit la chercheuse. «C’est comme une solution magique pour tous nos soucis économiques si c’est un bon accord.»
«Mais est-ce que c’est un bon accord?», se demande-t-elle. «On ne sait pas encore. On a besoin des détails.»
De l’économie à l’éducation
«Je crois que le scandale avec [le rapport Education Accord NL] est quelque chose que le Parti [libéral] n’avait pas prévenu», explique-t-elle.
Publié le 28 août, le nouveau rapport Education Accord NL présente une refonte complète du système éducatif à Terre-Neuve-et-Labrador. Élaboré sur une ligne de temps de dix ans, le rapport liste 110 recommandations dans le but de transformer l’éducation de la petite enfance jusqu’au niveau universitaire.
Le 12 septembre dernier, Radio-Canada a dévoilé que certaines sources citées dans le document n’existent même pas, dont un «film» Schoolyard Games de l’Office national du film. Cette «source» se trouve dans un guide de style de l’Université de Victoria, qui prévient les lecteurs que certaines sources trouvées dans le document sont fictives. Ceci est une indice qu’on s’est servi de l’intelligence artificielle, fait remarquer à Radio-Canada Aaron Tucker, professeur adjoint à l’Université Memorial qui se spécialise dans l’histoire de l’IA au Canada.
«S’ils ne feront pas leurs [propres] recherches, pourquoi est-ce qu’ils sont là?», se demande Amanda Bittner face au rapport. «Est-ce qu’on peut avoir confiance dans un processus si problématique? Je crois que la réponse est « non. »»
Le 18 février dernier, le Syndicat canadien de la fonction publique, SCFP–Terre-Neuve-et-Labrador, s’est retiré du processus de consultation en cours du rapport. Dans un communiqué de presse publié le jour même, la présidente de la branche provinciale du Syndicat, Sherry Hillier, déclare que, malgré les recommandations exprimées de la part du SCFP, le dernier rapport provisoire, publié en janvier 2025, «indique qu’on se dirige vers un démantèlement intentionnel et organisé de notre système d’éducation public».
Le syndicat des enseignants de Terre-Neuve-et-Labrador (Newfoundland and Labrador Teachers’ Association), quant à lui, «cherchera la clarté de la part du gouvernement provincial et s’attend à la transparence absolue» [traduction libre], lit-on dans le communiqué de presse du syndicat publié le 15 septembre dernier.