Le festival du film féminin, St. John’s International Women’s Film Festival, se déroule du 18 au 21 octobre prochain. Zoom sur l’un des courts-métrages de langue française qui seront projetés: Les ciseaux.
Cody Broderick
Quand on a une boîte en carton dans une main et des ciseaux dans l’autre, que peut-on obtenir? Les limites sont infinies quand on a des histoires qui accompagnent les créations! Dans son court-métrage, Les ciseaux, Katia Kurtness montre aux spectateurs qu’avec un peu de carton et des ciseaux, tout est possible.
Dans ce film, qui sera projeté le 21 octobre au théâtre Majestic, une simple boîte de 1/2 Lunes se transforme en petit cheval et en calèche tandis que la mère de la réalisatrice, Annette, vous fait découvrir l’histoire de cet art particulier. Mettant sous les feux de la rampe sa propre famille de Mashteuiatsh, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean au Québec, Katia documente la transmission de ce savoir-faire artisanal de mère en fille.
Il y a 70 ans, «les jouets étaient moins disponibles qu’aujourd’hui», dit la réalisatrice sur un appel avec Le Gaboteur le 29 septembre dernier. «Où [ma mère] demeurait quand elle était enfant c’était quand même isolé puis elle n’avait pas vraiment de contact avec d’autres personnes.»
Avec les animaux de la ferme comme source d’inspiration et beaucoup de créativité, sa mère savait bien s’amuser. «Depuis qu’elle avait peut-être 7 ou 8 ans, elle observait des animaux de la ferme. À un moment donné, elle a pris des boîtes de carton et des ciseaux puis elle a commencé à découper des animaux et à créer des jouets.»
Dans la bande-annonce du court-métrage, Annette décrit comment à son époque des surplus de linge de l’armée arrivaient en train dans la communauté. Lorsque tout était distribué, elle prenait ce qu’elle considérait comme de véritables trésors: les boîtes en carton dans lesquelles se trouvait le linge.
Un passage de connaissances
Au fil du temps, Annette s’est intégrée dans la scène artistique de la région où elle a appris d’autres techniques, explique la réalisatrice, comme comment plier du papier pour créer des fleurs et comment faire de la broderie sur des vêtements. Après avoir maîtrisé son artisanat de base, elle peut aujourd’hui découper des animaux détaillés sans même les dessiner.
Dans le film, de petites figurines d’animaux sont mises en scène, et seules les mains d’Annette et de Katia apparaissent à l’écran. Passant des ciseaux à la Katia, le film réussit à créer une image solide du passage de connaissances.
Artiste multidisciplinaire elle-même avec un répertoire d’œuvres inspirées de la culture innue, Katia et sa mère ne sont pas les seules artistes de la famille. «Du côté de son père, c’était déjà quelqu’un de créatif aussi qui dessinait», témoigne-t-elle.
«[Ma mère] a montré à mes sœurs et mon frère aussi à faire ce genre de chose, mais moi personnellement je ne suis pas capable de faire des animaux aussi proportionnés», ajoute la
réalisatrice en riant.
La créativité et l’imagination peuvent être très utiles lorsqu’il n’y a pas grand-chose. Du simple carton à des petits jouets et figurines détaillées d’animaux, chacune d’entre elles a une histoire soigneusement bâtie dedans à découvrir.
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