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Retour sur le «Snowmageddon» et son édition numérique primée

La tempête du 17 janvier 2020 aura marqué les esprits. Elle aura également permis au Gaboteur de remporter le Prix d’excellence pour le projet numérique de l’année. Patrice Francoeur, alors rédacteur en chef par intérim au journal, revient sur la genèse de cette édition spéciale… vraiment spéciale.
La tempête du siècle a inspiré une édition numérique spéciale du Gaboteur (disponible en ligne gratuitement) en 2020, récompensée aux Prix d’excellence de la presse francophone 2021. Photo: Archives du Gaboteur

Janvier 2020. J’accepte l’offre que Jacinthe Tremblay (directrice générale et rédactrice en chef du Gaboteur à l’époque) me fait: m’installer un mois à St. John’s pour assurer la rédaction du journal, le temps de trouver une personne pour remplacer de façon permanente la jeune préretraitée Jacinthe.

On parle depuis peu d’un nouveau Coronavirus dont les premiers cas ont été découverts en Chine – ce n’est qu’en février qu’on le baptisera Covid-19 – pas de grosses frayeurs, du moins pour l’instant. Au même moment, soit le 17 janvier, sans crier gare, Dame Nature déverse sur la province plus de 75 centimètres de neige, accompagnés de vents qui atteignent les 164 km/h. La ville de St. John’s et plusieurs autres régions de la province devront composer avec un confinement forcé, un avant- goût du vrai confinement qui nous pend au bout du nez.

La suite est connue. L’armée est appelée en renfort. Les routes prendront un temps fou à être déneigées, et on ne parle même pas des trottoirs. C’est historique. Ce véritable «Snowmageddon» nous en aura fait voir de toutes les couleurs. Surtout du blanc.

Terre-Neuve a l’habitude des tempêtes de neige costaudes, mais celle-ci restera dans les annales. Et Le Gaboteur n’a pas l’intention de rester là, les bras croisés. Nous avons l’idée de produire une édition numérique relatant la petite histoire de cette grosse tempête. L’équipe se met en branle, on fait aussi appel à nos précieux collaborateurs, c’est ainsi que Coline Tisserand, Cody Broderick, Jessie Meyer, Patrick Renaud, Barbara Neis et moi-même mettons au monde cette courte édition numérique.

Aujourd’hui cette édition spéciale se voit décerner le Prix d’excellence pour le projet numérique de l’année par Réseau.Presse. Un prix qu’on partage ex æquo avec L’Aurore boréale (Yukon). Un prix dont toute l’équipe (nouvelle et ancienne) a de quoi être fier.

Me voilà de retour au Québec depuis belle lurette. Mais les souvenirs du «Snowmageddon» me reviennent à l’esprit très fréquemment. Moi qui croyais connaître ce qu’était l’hiver… je n’avais pas connu ceux de Terre- Neuve-et-Labrador. Mais au-delà des congères, ce qui me reste de cette expérience relève plutôt des émotions fortes que j’ai ressenties lorsque j’ai été témoin de gestes de solidarité humaine d’une très grande beauté. Rester courageux et solidaires dans l’adversité. Cette entraide venant de voisins ou de purs étrangers qui paraissait venir si naturellement. Une richesse typiquement terre-neuvienne-et-labradorienne dont tout un chacun devrait et peut être fier.

Je ne fais plus partie de l’équipe du Gaboteur, et je n’ai de leçons à donner à personne. Mais s’il n’y avait qu’un seul petit conseil que je pouvais donner à la toute nouvelle – et jeune – équipe talentueuse du journal, ce serait de ne pas attendre que le ciel déverse des tonnes de neige sur leur tête avant de concocter une édition numérique spéciale. Juste parce que c’est le fun.

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