Liz Fagan
Alors que la neige commence à revenir à Terre-Neuve à la fin de l’automne, c’est déjà l’hiver à Labrador City. J’ai pris l’avion par une journée pluvieuse à St. John’s pour atterrir dans une ville du Labrador complètement blanche, avec encore plus de neige en perspective.
Après avoir rencontré les membres de l’AFL, j’avais hâte de visiter la ville. Où que l’on regarde, on voit le vaste étendu du paysage, presque intouché par l’humain. Les mélèzes et les épinettes noires étaient très haut, pour la plupart laissés seuls pour achever leur cycle de vie. Les motoneiges et les camions sont les véhicules les plus couramment vus, car ils correspondent le plus au rythme de la vie quotidienne. Bien entendu, les balades hivernales sont époustouflantes, mais il est plus sage de faire de petits pas à la fois, pour assurer la sécurité et profiter de la vue.
Bien que la marche soit glissante, il y a toujours quelqu’un avec qui s’allier.
Des Fêtes franco-labradoriennes
Le lieu où le souper s’est déroulé, la White Wolf Club, porte bien son nom. Lorsque vous passez la porte, vous apercevez un grand loup blanc empaillé enfermé dans du verre. La salle est drapée de chaînes de lumières de Noël et d’autres décorations des Fêtes. Le gril ouvert donne une atmosphère très rustique et accueillante. En dehors se trouve un grand lac gelé entouré de forêts. Un beau paysage pour penser aux Fêtes de la fin de l’année!
L’événement a commencé par un court-métrage qui mettait en scène des membres éminents de la CFA qui racontaient leur expérience de l’intégration. Si des problèmes techniques ont empêché la projection, vous pouvez découvrir le tournage du film dans L’édition du Gaboteur du 21 mars 2022 – sous le titre «Une fête d’hiver à la labradorienne»!
La soirée comprenait aussi de la musique, un plat cuisiné au grill ouvert avec foyer et beaucoup d’activités ludiques. Chaque gagnant a même reçu un panier-cadeau.
«Personnellement, voir une population qui parle en français dans un milieu minoritaire et qui se réunit pour célébrer la saison des Fêtes était fascinant,» se réjouit l’agente de projet CFA, Lamia Gharbi. «C’était un rassemblement plein de joie. […] La population francophone de l’ouest du Labrador est solide, accueillante et ouverte aux nouveaux arrivants et aux nouvelles cultures.»
Pour ceux et celles qui venaient en ville pour la soirée, nous avons entendu des
«C’est votre première fois au Labrador?» lancés par-dessus la musique. Même si les participants fêtent des traditions d’origines de partout dans le monde comme de la France ou bien de la Tunisie, ce soir-là tout le monde venait du même endroit.
Nos similitudes, nos différences
Pour certains, le Labrador et la Terre-Neuve sont indissociables.
L’île ayant des maisons colorées et de charmantes boutiques au bord de la mer, et le Labrador avec ses pistes de ski et ses paysages à couper le souffle.
Même si Labrador City se trouve à plus de 2000 km de la capitale et compte environ un dixième de la population, les francophones de la ville diversifient énormément son paysage culturel. Avec des racines acadiennes, québécoises, européennes et africaines, la langue française les relie tous entre eux.
Et au cours d’une nuit remplie de musique et de joie, la danse et le chant rapprochent les participants. Pour ceux et celles qui apprécient un jig, il est impossible de l’écouter en s’asseyant – quelles que soient vos origines!
À bord du vol de retour à Terre-Neuve, je pensais déjà aux autres villes labradoriennes. Certes, chaque province est bien plus que sa capitale. Originaire de St. Mary’s, et autodéclaré bayman, je comprends que Terre-Neuve-et-Labrador soit bien plus que la capitale. Mais en visitant le Big Land pour la première fois, je me suis rendu.e compte qu’il y avait un joyau à trouver dans chaque coin de la province.
Une nouvelle fresque murale à l’École Envol
Cody Broderick
Avec les informations et photo de Lamia Gharbi
Du 8 au 10 novembre 2022, l’École l’Envol a ouvert ses portes pour recevoir Mathew Parnell, un artiste francophone de CBS.
En tant qu’artiste, Mathew se sert de son talent pour aider les personnes vulnérables et celles ayant des difficultés à s’exprimer, et à se redéfinir positivement à travers la créativité artistique.
À Labrador City, Mathew a donné aux enfants l’occasion d’utiliser leurs mains librement pour exprimer leurs relations à la francophonie. En tirant de l’inspiration du drapeau francophone de Terre-Neuve-et-Labrador, les élèves ont partagé plusieurs idées qui symbolisent certains souvenirs ou mémoires visuelles. L’artiste a partagé des techniques avec les enfants avant de mettre sa touche finale.
Cette nouvelle fresque murale se trouve dans une nouvelle salle multiculturelle de l’école. Cet espace sécuritaire a été installé par la Communauté francophone accueillante de l’ouest du Labrador.
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