David Beauchamp
Les jeunes de la péninsule de Port-au-Port ont eu la chance d’enfin visualiser la fin d’un projet qui les a occupés avec des appareils-photo pendant deux mois.
Après l’aménagement de locaux aux deux écoles pour accueillir le vernissage, les photographies étaient affichées pour permettre aux gens de les apprécier à leur juste valeur. Le thème de l’exposition étant «l’école» ou «la classe», ce projet a permis aux élèves de capturer leur identité en lien avec leur école et leurs racines francophones à travers leurs clichés.
Si toutes les écoles partagent le même thème, les photos montrent des réalités complètement différentes. Pour l’agente de construction identitaire du CSFP, Amélie Barsalou, ce projet était important pour créer des liens entre les six écoles du réseau scolaire malgré la distance. «Je voulais favoriser un sentiment d’appartenance auprès des jeunes et qu’ils mettent des mots sur ce qui distingue leur école et qu’ils prennent des photos en ce sens. Le but était aussi de créer des liens et une curiosité envers les autres écoles de la province parce que les jeunes ne savent pas nécessairement ce qui se passe ailleurs et certains n’iront jamais dans les autres villes. Là, ils ont un accès privilégié à ces endroits grâce aux photos», explique-t-elle.
Le quotidien comme muse
Pour les œuvres des élèves de la péninsule de Port-au-Port, bien que des différences existent au niveau des photos, plusieurs points communs sautent aux yeux.
L’École Sainte-Anne était la première à recevoir le vernissage les 31 mai et 1er juin. Le personnel et les élèves qui y ont participé ont pu déceler que la mer et la vue de leur école sur cette dernière ont été des thèmes centraux pour les jeunes de cette école. Sur un des clichés, nous pouvons voir l’Île Rouge et le cap qui surplombe la région de la Grand’Terre.
Ce fameux cap, visible depuis l’entrée de l’école, s’appelle le Cap Cormorant selon les registres gouvernementaux. Dwight Cornect, enseignant, explique cependant que la population de la Grand’Terre l’appellent «Cap Moielle» par fidélité à la tradition locale. «Personne ne l’appelle le Cap Cormorant ici. Si on regarde d’un certain angle, on peut voir que le Cap et l’Île Rouge ressemblent à des visages humains avec une bouche, un nez, un front. Pour nous ici c’est “moi et elle”, donc la raison pourquoi il s’appelle le Cap Moielle», révèle-t-il.
Pour les élèves de l’École Notre-Dame-du-Cap, qui ont eu droit au vernissage les 2 et 3 juin, il y a une forte présence de leur mascotte sur les clichés. L’aigle est donc un symbole rassembleur pour ces jeunes, et il a été possible de le voir à plus de trois reprises sur les clichés issus de l’école de Cap-Saint-Georges.
Au cours du projet, certains jeunes ont approché Amélie Barsalou pour lui faire part de leur souhait d’économiser leur argent pour acheter une caméra et faire eux-mêmes de la photographie, preuve que l’initiative a inspiré une passion.
L’exposition photo quitte la péninsule de Port-au-Port et prend place à l’École des Grands-Vents à St. John’s les 7, 8 et 9 juin avant de se diriger vers le Labrador. De là, le vernissage aura lieu à l’École Boréale les 13 et 14 juin et à l’École l’ENVOL les 15, 16 et 17 juin. L’exposition photo termine sa route à l’École Rocher-du-Nord les 22 et 23 juin, coïncidant ainsi avec la fin de l’année scolaire!
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