Propos recueillis par Coline Tisserand

CT: Qu’est-ce qui vous a amené à Terre-Neuve-et-Labrador?

David Lapierre: Cela faisait neuf ans que je vivais au Yukon, dont un an au Nunavut pendant ces années-là. Ce qui nous a amenés [avec sa partenaire et sa fille de sept ans] au Yukon, au Nunavut et maintenant ici, c’est tout le temps notre goût pour l’aventure, la découverte de trucs nouveaux, des nouvelles cultures, etc. On aime changer, puis brasser les cartes, et sortir de notre zone de confort. […]

CT: Quels aspects en particulier vous ont poussé à poser votre candidature pour le poste de coordinateur au RIF?

DL: J’ai passé les dernières années à faire plus de services directs aux gens qui cherchaient un emploi, à démarrer leur entreprise, ou pour leurs démarches d’immigration, d’intégration, de réseautage, tout cela. […] J’ai étudié en économie, puis je vois l’immigration incluse dans le développement économique, donc c’est quelque chose qui m’attire. J’aime aussi, de près ou de loin, être un des acteurs qui aide à un gros projet d’immigrer quelque part […]. Je trouve que c’est valorisant de faire partie et d’aider à cela, puis d’aider une fois les personnes sur place. […] Là c’est sûr que ce sont des services indirects où je suis [en tant que coordinateur], mais je pense que je peux avoir un rôle important là-dedans malgré tout.

CT: Comme coordinateur du RIF-TNL, quelles seront vos priorités pendant votre mandat?

DL: Il y a des cibles données par le gouvernement pour le nombre d’immigrants francophones. Je pense que ça [ma priorité] va être plutôt la rétention. Le recrutement et la rétention sont les deux mots-clefs. On a besoin de travailleurs qualifiés dans la province dans plusieurs domaines. On veut que ce soit en partie au moins des francophones, ou des gens bilingues francophiles, puis on veut que les gens, une fois qu’ils sont arrivés ici ou qu’ils ont entamé le processus, qu’ils se sentent déjà à l’aise. […] Une fois qu’ils sont sur place, c’est super important le travail d’après. […] L’idée, c’est de faciliter l’intégration […]. Et aussi assurer la collaboration entre tous les acteurs, assurer que les gens se parlent, qu’on suive un plan d’action puis une planification stratégique qui a été faite, puis essayer d’inclure les membres du RIF le plus possible pour les impliquer dans certains projets. […] Quand je parle des membres du RIF, c’est par exemple le Réseau Santé, le Réseau Justice, le Conseil scolaire francophone, mais aussi le gouvernement, le département de l’immigration provincial, les chambres de commerce, ou encore l’Association des Nouveaux Canadiens.

CT: À court terme, quels sont les projets développés au RIF?

DL: Il y a la semaine de l’immigration francophone qui arrive [du 7 au 13 novembre], et ce sera sur le thème des mille saveurs. On va essayer d’organiser certains évènements, et partager des vidéos d’immigrants sur des sujets soft, comme des recettes, de la nourriture, de la danse, etc.

Concrètement, durant l’automne je participe à différents salons d’emplois. […] Je pense que ce sont de bonnes occasions pour recruter et attirer [des candidats potentiels]. C’est aussi une manière de faire connaître la place, la province et d’attirer les gens, et de mettre Terre-Neuve-et-Labrador sur leur radar.

Il y a aussi des rencontres qu’on va faire prochainement avec Réseau Santé pour essayer de développer une stratégie sur le recrutement de personnel en santé qui est bilingue, parce qu’il y a un manque de personnel dans la santé […]. L’idée est de montrer que la province est une bonne place pour venir y travailler, mais aussi montrer les possibilités de la province sur un aspect social pour l’intégration, les activités offertes, les possibilités pour les familles, etc. […] D’autres projets vont venir plus tard selon le plan stratégique pour arriver aux buts de recrutement et de rétention.

CT: Est-ce que vous entrevoyez certains défis pour accomplir les objectifs du RIF?

DL: Un des défis auxquels je pense, cela va être le roulement de personnel, puis le manque d’effectifs [au Réseau]. […] En ce moment, en théorie on n’a personne au COMPAS [le service d’accueil et de soutien aux nouveaux arrivants francophones de Terre-Neuve-et-Labrador] pour offrir du service direct, donc cela laisse un gap. […] Le recrutement est en cours pour deux postes, notamment le poste de coordinateur.